Utiliser des outils modernes en gestion de projet

En tant que responsable de projet, il ne s’agit pas simplement de cocher des cases, mais avant tout d’avoir un impact. On y parvient lorsque les processus, les membres d’équipes et les logiciels travaillent ensemble parfaitement. Cet article a pour but de montrer comment évaluer systématiquement l’écosystème d’outils approprié tout en utilisant intelligemment les dernières fonctionnalités de l’IA.

Martin Bialas 24.07.2025

Les responsables de projets connaissent depuis longtemps les compétences IPMA, les processus PMI ou les principes de PRINCE2. Mais dans la pratique, la méthode seule n’est pas décisive pour le succès du projet ; l’utilisation ciblée des outils numériques est de plus en plus déterminante – dorénavant assaisonnés d’intelligence artificielle (IA).

Une stratégie claire concernant les outils est fondamentale

La méthode seule ne suffit plus. Sans évolutivité numérique on se retrouve rapidement devant un manque de transparence, de ressources et des échanges inefficaces lors des rapports de situation. Les plateformes modernes dédiées aux projets offrent depuis bien longtemps bien plus qu’une simple répartition des tâches : elles permettent des analyses prévisionnelles, des rapports générés automatiquement et des recherches de connaissances basées sur la langue. Mais leur plus-value ne se déploie que si elles sont intégrées de manière cohérente dans la gouvernance de projet existante.

Les logiciels restent toujours des moyens pour atteindre un objectif : ils permettent une certaine automatisation, créent de la transparence et fournissent des bases décisionnelles solides. La responsabilité de la stratégie, de la gestion et de l’intégration des parties prenantes reste toutefois du ressort de l’entreprise. La règle est la suivante : consolider tout d’abord les processus puis sélectionner l’outil adapté – et non l’inverse.

📌 « La récompense suprême du travail n’est pas ce qu’il vous permet de gagner, mais ce qu’il vous permet de devenir. » – John Ruskin

Aperçu de trois classes d’outils

 

Classe Exemple et plus-value de l’IA Domaines d’application types
1) plateformes de travail pour les projets monday.com (L’assistant IA crée les tâches et identifie les risques), Asana (Prévision de la charge de travail) Équipes marketing, développement de produit
2) Suites de portefeuilles d’entreprise Microsoft Project (suggestions de Copilot), Planview (Analyse de portefeuille basée sur le dialogue) Gestion de plusieurs projets au sein de l’entreprise
3) Échange de document et connaissances Notion Projects (IA pour la prise de note de réunion et recherche) PMU, Start-ups

 

Attention : les nouveaux systèmes sont des assistants, pas des autopilotes – ils sont capables de proposer des options en temps réel, mais n’ont pas de pouvoir de décision.

Du besoin à l’objectif : un processus en cinq étapes

1. Définir l’étendue

Quelles sont les tâches à couvrir ? (P. ex. : planification des délais, contrôle, pilotage du portefeuille)

2. Affiner l’objectif

Voulez-vous augmenter l’efficacité ou la transparence du comité de gestion ?

3. Anticiper les risques

Vérifier et sécuriser l’informatique fantôme (shadow IT), l’hébergement des données, la transparence de l’IA et la surcharge de fonctionnalités.

4. Sonder le marché

À ce stade, il est intéressant de comparer les fonctionnalités et les coûts.

5. Preuve de la faisabilité (pilot)

Deux petites itérations, des indicateurs clairs comme Time-to-Plan et l’exactitude de la prévision.

La matrice décisionnelle neutre

Critère Poids* Question clé
Ajustement à la méthode 25 % L’outil soutient-il vos phases IPMA et vos tableaux agiles ?
Coûts totaux 20 % Licence + Exploitation + Formation par utilisateur/utilisatrice ?
Interfaces 15 % Est-ce qu’il a des terminaux REST ou GraphQL ?
Gouvernance de l’IA 15 % Est-ce qu’il y a des protocoles d’audit ou de contrôle des biais ?
Expérience utilisateur 15 % Les tâches standards sont-elles réalisables en deux clics maximum ?
Feuille de route du fournisseur 10 % Une mise à niveau pertinente de l’IA est-elle prévue dans les douze mois ?

*Adapter le poids au contexte

 

Gouvernance et changements – éliminer les obstacles de manière proactive

Risque Prévention
Shadow IT (IT fantôme) Sandbox pilote, gouvernance claire
Hébergement des données Assurer le stockage en Suisse ou en Europe
Transparence de l’IA Protocoles d’entrée et de sortie, flux de validation
Surcharge de travail due aux fonctions Commencer avec une version minimale, la développer plus tard

 

Parallèlement, établir une bibliothèque de prompts – une collection de formulations efficaces pour les assistants IA – réduit considérablement le temps nécessaire à la mise en route des équipes.

Déploiement : du projet phare au standard

1. Choisir un projet pilote : visibilité élevée, indicateurs d’utilité clairement mesurables.

2. Organiser le développement des compétences : combiner des formations sur les outils à des ateliers de prompts pour l’IA

3. Désigner des chaperons du changement : chaque ligne possède des super-utilisateurs qui recueillent et partagent des expériences.

4. Définir la gouvernance : quand une validation humaine est-elle nécessaire (p. ex. décisions budgétaires) ?

5. Améliorer en continu : utiliser la télémétrie, identifier les goulets d’étranglement, planifier des mises à jour trimestrielles.

Conclusion et appel à l’action

Il n’y a pas de baguette magique. C’est seulement lorsque les processus, les membres de l’équipe et les technologies sont en synergie que l’intelligence artificielle peut déployer son plein potentiel. Découvrez à ce sujet notre formation L’IA en gestion de projet. L’investissement ciblé dans le développement de compétences d’utilisation des outils d’IA est décisif pour transformer son environnement de projet d’un « tetris de tâches » opérationnel en création de valeur stratégique.

📌 « C’est en cherchant l’impossible que l’homme a toujours réalisé et reconnu le possible, et ceux qui se sont sagement limités à ce qui leur paraissait possible n’ont jamais avancé d’un seul pas. » – Mikhaïl Bakounine

Le chemin qui y mène commence avec une vision claire de l’objectif à atteindre, une évaluation factuelle et l’introduction progressive d’une palette d’outils adaptés.

Découvrez plus d’articles sur ces thèmes


Auteur / Autrice

Martin Bialas

Martin Bialas, directeur de diventis à Arlesheim (BL), a plus de 30 ans d’expérience dans le domaine de la gestion de projet. Il se consacre avec ferveur et passion à l’intégration de la méthodologie de gestion de projet et à l’assistance logicielle dans des entreprises de différentes tailles. Il accompagne les participants autant sur les plans structurel que culturel et comportemental. Diplômé en PNL et médiateur, Martin Bialas dispose aussi d’une certification IPMA Programme and Portfolio Management Consultant (PPMC). Il est responsable du groupe d’experts «Logiciel pour la gestion de projet (PM)» et assesseur pour le projet «Deutscher Project Excellence Award 2016» de l’association allemande Project Management E.V. Registered Society (GPM).