On peut sans aucun doute affirmer que les Citizen Developers joueront un rôle crucial dans le cadre de la transformation digitale. Car même sans formation supérieure en informatique, ils peuvent développer des applications et digitaliser des processus. Mais qui sont-ils ? Et avec quels outils travaillent-ils ?
De nos jours, l’innovation la plus marquante est celle qui prend place dans le monde du numérique. Les tâches auparavant effectuées sur papier ou manuelles ont été remplacées par des processus numériques et automatisés. Voilà pour la théorie. Dans la pratique, tout cela nécessite de nombreuses nouvelles applications pour remplacer ces tâches. Cela représenterait le développement de près de 500 millions d’applications dans le monde entier entre 2020 et 2025, estiment les analystes de marché d’IDC.
Bien plus que ce que les services informatiques sont capables de produire – voire même que ce qu’ils devraient envisager de développer.
C’est en effet mission impossible : la pénurie de personnel qualifié barre la route à l’innovation. Partout, il manque de développeurs de logiciels, de spécialistes des données, d’experts en intelligence artificielle… La transformation digitale stagne.
Mais c’est ici que les Citizen Developers entrent en jeu.
Le terme de « Citizen Developer » désigne les collaboratrices et collaborateurs des départements spécialisés d’une entreprise, qui peuvent certes avoir des compétences techniques, mais qui ne disposent pas de connaissances approfondies en informatique et en programmation. Le « Citizen Development » incarne la démocratisation de l’informatique.
C’est en effet grâce au SaaS, au cloud, au no code et au low code ainsi qu’aux outils de gestion des données et d’analyse, que toutes ces personnes peuvent aujourd’hui développer des applications. Elles ont le potentiel de sortir de leur moule et de participer activement au développement d’applications, au plus près des besoins en numérisation de leur domaine d’activité.
Selon Gartner, les Citizen Developers idéaux sont à chercher du côté des utilisateurs d’applications professionnelles, comme les administrateurs. On parle aussi souvent simplement de « Power User ».
Illustration : Inspiré du modèle de Gartner (2019)
La pénurie de personnel qualifié ne sera pas maîtrisée de sitôt. C’est pourquoi il est si important de mettre à profit le potentiel de tous les collaborateurs dans la transformation numérique. Un simple calcul suffit à le prouver :
Selon les pronostics de Gartner, le nombre de Citizen Developers dans les grandes entreprises sera bientôt supérieur de 4 fois à celui des développeurs professionnels. Aujourd’hui déjà, plus de 25% de toutes les applications spécialisées sont créées par des Citizen Developers, en 2025, on s’attend à ce que cette proportion atteigne les 70%.
Les avantages qu’une entreprise retirerait d’une promotion du Citizen Development pourraient ainsi être non négligeables.
Premièrement, le backlog des développeurs professionnels s’en retrouverait drastiquement réduit, étant donné que des problèmes simples pourraient être résolus directement par les Citizen Developers dans leur domaine de compétence respectif. Au lieu d’envoyer une requête pour tout besoin d’application, même le plus minime, qui, en cas de doute, fera l’objet de discussions plus longues que le temps nécessaire à sa mise en œuvre, les Citizen Developers se mettent eux-mêmes directement au travail.
Deuxièmement, la digitalisation et l’automatisation des processus dans les domaines spécialisés se trouveront décentralisées et orientées sur l’utilisateur. C’est logique, car c’est aussi ici, que la connaissance des difficultés et des bénéfices est immédiate.
Finalement, mais pas des moindres, les professionnels de l’IT pourront à nouveau se consacrer avant tout à des tâches plus complexes et techniques et l’embouteillage dans le pipeline d’innovation pourra se résorber au sein de l’entreprise.
Voilà comment le Citizen Development changera la donne de la transformation digitale.
Pour développer des applications et automatisations simples, les Citizen Developers ont besoin d’outils pour les épauler, puisqu’ils ne savent naturellement pas utiliser de code professionnel. Afin d’éviter les risques d’une Shadow IT, les services informatiques devraient leur mettre à disposition des environnements de travail sécurisés et faciles à utiliser, sur lesquelles ils pourront créer des applications et automatisations en quelques clics et à l’aide de formules simples – ce qu’on appelle donc les plateformes low code ou no code.
Au cœur même de ces plateformes se trouve la définition d’un problème ou d’une fonctionnalité désirée : la collaboratrice ou le collaborateur définit ce que l’application doit effectuer et construit ensuite ces fonctionnalités grâce à des champs prédéfinis et des formules simples. Et c’est le système qui prend en charge en arrière-plan la programmation proprement dite.
Les plateformes no code s’adressent à des utilisatrices et utilisateurs qui ont peu d’expertise technique. Souvent, les applications peuvent y être créées grâce au « drag and drop » (glisser-déposer), les utilisateurs et utilisatrices n’écrivent aucune formule ni aucun code. Les outils no code permettent ainsi de numériser avant tout des flux de travail simples, qui seront utilisés par un individu ou par un groupe.
Les plateformes low code sont destinées à des applications un peu plus complexes. Elles sont également utilisables sans connaissances avancées en programmation, cependant, des connaissances de base en informatique sont souvent nécessaires afin de tirer au maximum parti de toutes les possibilités. Les utilisateurs et utilisatrices peuvent créer des applications individuelles grâce aux scripts, s’ils connaissent les formules et codes nécessaires.
Dans le peloton de tête des technologies permettant un développement low code, on retrouve les plateformes et outils de Salesforce, Service Now et Microsoft, ce dernier galopant loin devant avec Power Platform et ses applications intégrées comme Power Apps, Power Automate et Power BI. Selon Gartner, la prépondérance de Microsoft s’explique par l’utilisation très répandue dans le monde de Microsoft Dynamics et Office 365. Parmi les plateformes de low code, Power Apps est en effet celle qui compte le plus d’utilisateurs au monde.
Découvrez les possibilités de Power Apps grâce à un exemple d’utilisation.
Avec Power Platform, Microsoft propose une plateforme de développement low code pour les Citizen Developers. Power Plateforme intègre entre autres les applications Power Apps, Power BI et Power Automate, qui permettent aux utilisatrices et utilisateurs de créer des applications, visualisations de données et automatisations simples. Ces outils peuvent être utilisés seuls ou en synergie.
Power Apps
Grâce à Power Apps, vous pouvez créer des applications de manière indépendante en très peu de temps. Vous n’avez pas besoin de connaissances en programmation. Le code, simple, dont vous pourriez avoir besoin, est disponible gratuitement sur les pages de documentation que Microsoft met à disposition.
En quelques clics et formules simples, il est par exemple possible de créer une application de gestion du temps. Il est ainsi facile de saisir quand et combien de temps une personne a travaillé sur telle ou telle tâche d’un projet – des données qui seront sauvegardées dans la base de données liée.
Power BI
Les données sauvegardées peuvent être visualisées avec Power BI, afin de pouvoir analyser les temps de travail. Combien de temps un collaborateur a-t-il dédié à quel projet et quelle tâche ? Quels jours et sur quelles tâches a-t-il travaillé ? Des diagrammes à secteurs ou à colonnes permettent de visualiser et d’évaluer les données beaucoup plus rapidement que de faire défiler toutes les entrées de la base de données.
Découvrez-en plus sur les avantages et fonctionnalités de Power BI »
Power Automate
Power Automate permet d’automatiser des processus simples. Par exemple, dans le cas de l’application de gestion du temps : une vérification quotidienne de l’existence de données saisies. Si le collaborateur a oublié de saisir ses temps de travail dans l’application le jour précédent, le flux instantané le détecte lors de la vérification automatisée – et notifie le collaborateur, par exemple par le biais d’un e-mail, qu’il doit entrer ses données de temps du jour précédent.
Grâce à Power Platform, vous pouvez donc développer un flux de travail global complètement digitalisé et, dans une certaine mesure, automatisé. De plus, les données saisies peuvent être visualisées et facilement analysées.
Les autres possibilités de Power Platform sont par exemple la création de chatbots avec Power Virtual Agents ainsi que de sites web professionnels avec Power Pages.
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