Retour d’expérience sur les cours en ligne : 5 questions et réponses
Commencée en présentiel auprès de Digicomp Genève, une formation de gestion de projet a dû être adaptée pour être continuée en ligne.
Une interview avec Vincent Bertin – Business analyste, chef de projet certifié et formateur.
Est-ce vraiment la même chose de suivre un cours en ligne que d’être présents ensemble dans la salle de cours ?
Vincent Bertin Non. Clairement pas. Les interactions changent, comme nous allons le voir.
C’est donc moins idéal, n’est-ce pas ?
Vincent Bertin Pas forcément. C’est différent. Déjà, reconnaissons que c’est plus fatigant car il est plus difficile de rester concentrer en ligne, nous faisons donc plus de pauses, environ toutes les 45 minutes. Ensuite, il convient de pouvoir « sécuriser » son périmètre : être à l’écart, dans le calme, avec une bonne connexion internet, un casque et une webcam … et une machine à café ou thé selon les goûts.
Pour occuper vos enfants, n’oubliez pas de penser aux crayons de couleurs, jeux vidéo, abonnement Netflix et autres « soutiens » parentaux. Cela étant, nous avons l’opportunité d’avancer à notre rythme, avec des outils comme des classes dédiées telles les « Breakout rooms » dans Zoom que propose Digicomp, pour interagir en petits groupes. Chacun progresse à son rythme et selon son niveau de connaissance sur le sujet abordé.
Et pour le formateur, que cela change-t-il ?
Vincent Bertin Sur le fond, pas grand-chose : toujours être en écoute active et toujours rendre le contenu théorique intéressant afin de déboucher sur de la pratique, en atelier, avec des exercices individuels et/ou collectifs.
Sur la forme, beaucoup. Être plus affûté sur les voix puisque le langage corporel est restreint, et encore plus relancer en offrant des interactions, pour renforcer le lien avec l’apprenant-e. Cela passe par la reformulation, des jeux, de la classe inversée afin que les participant-e-s puissent prendre la parole et présenter, notamment en partageant leurs écrans. Et puis, aérer le propos en parlant plus lentement et avec des interventions plus courtes. Objectif ? Garder le contact entre tous et rendre cela fluide.
Et pour les participants, que cela change-t-il ?
Vincent Bertin Là aussi, les changements sont surtout sur la forme des interactions.
L’autonomie est plus forte, donc l’autodiscipline est de rigueur. Le téléphone portable reste une source de distraction importante, il convient de s’en affranchir soi-même.
Cela dit, entre adultes motivés, c’est facilement réalisable car les interactions sont riches, grâce aux différents outils et méthodes à disposition. Parmi cette palette, nous avons : chat, écrans partagés, espaces dédiés, enregistrement de séquences (avec l’accord des participant-e-s) pour disposer de capsules à reprendre en individuel.
Donc en somme, que conseillez-vous ?
Vincent Bertin Et bien d’abord de vérifier que les conditions soient réunies pour une séance efficace : espace calme, connexion satisfaisante, webcam et micro opérationnels … et une chaise confortable, à moins que comme moi vous ne soyez debout devant votre ordinateur.
Pour ensuite nous retrouver afin de continuer à apprendre et progresser ensemble, chacun depuis chez soi.
En cette période délicate et critique, se former peut être pour certain-e-s un moyen supplémentaire de se projeter dans l’avenir en préparant la suite, tout en gardant le moral pour le présent.